Un stade, mais à quel coût ?

Cette photo insolite du stade de Grenoble sous la neige a été prise le 4 janvier lors des vœux de La Métro depuis les salons nord. Malgré la bâche chauffante, qui en ce moment fonctionne à plein, la neige a été la plus forte et le match prévu le samedi suivant a dû être reporté. Mais qu’en est-il des coûts réels de fonctionnement de cet équipement à usage privé construit sur deniers publics pour une société anonyme ?

Malgré les questions qui sont régulièrement posées par moi et d’autres à La Métro qui en est le propriétaire, jusqu’à ce jour nous n’avons pu obtenir une analyse de ces coûts. Mais je doute que l’on obtienne un jour le chiffre consolidé de toutes les dépenses faites par les collectivités et par l’État pour le plaisir (n’ironisons pas sur la place actuelle du club…) de 13 336 supporters comme hier soir pour l’affiche de l’année face au leader Bordeaux.

En effet, la Ville de Grenoble mobilise à chaque match l’essentiel de ses policiers municipaux qui sont alors absents du reste de la ville, alors que cette action de sécurité autour d’une manifestation privée ne lui incombe pas. Elle répare les dégâts presque systématiques qui sont commis en ville et autour du stade à chaque match (mobilier public, lampadaires cassés…). L’État mobilise sa police et souvent les gendarmes mobiles pour canaliser les exactions des plus excités. 420 policiers et gendarmes n’ont pas suffi samedi pour les empêcher de casser 325 sièges pour au final une simple amende de 300 € à un seul supporter de Saint-Étienne… Quand on a déjà  assisté aux audiences de flagrants délits au tribunal, on peut s’étonner de cette clémence… Qui va payer cette casse ? La Métro…

Ceux qui ont fait la promotion de ce stade, nous ont parlé de son intérêt pour l’image de Grenoble. Je me suis bien gardé depuis le début de la saison de tirer sur l’ambulance. Je respecte le travail de l’équipe et de son encadrement qui font leur possible pour sortir le club de ce mauvais pas. Mais je ne peux rester silencieux sur ces dépenses incontrôlées, alors que tant de personnes se dévouent bénévolement pour venir en aide aux plus démunis et auraient bien besoin d’une subvention à la hauteur de l’État et des collectivités. Rappellerais-je que la politique, c’est faire des choix ?

A propos Gilles Kuntz

Ancien conseiller municipal et d'agglo de Grenoble Habitant la Villeneuve Adhérent à Ensemble!
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