Longue séance de votes et de conciliabules de couloir pour arriver à une décision logique : la Métro reste de gauche et écologiste confirmant ainsi le résultat des élections municipales dans les grandes communes de Grenoble et de sa banlieue qui apportent le plus de conseillers communautaires… Certes on m’objectera que Christophe Ferrari devenu président est un membre du PS dont on peut s’étonner que je le classe à gauche. Bien sûr, mais cette élection est d’abord celle d’un regroupement des groupes PS, mais aussi du Rassemblement comprenant des citoyens de gauche et écologistes qui sauront tirer l’attelage vers de bonnes politiques sociales et écologiques. Quant aux autres groupes qui sont censés participer aussi à cette union de progrès, on peut être plus circonspect sur leurs pratiques.
D’un côté, le groupe ADIS dit aussi des « petites communes » a joué un jeu très personnel. Formé à l’initiative de l’ancien président Marc Baietto qui y voyait une force d’appoint pour sa réélection, ce groupe suite à l’échec de Baietto à Eybens s’est vu pousser des ailes pour aller jusqu’à revendiquer à quelques jours du scrutin la présidence de la future Métropole… On peut, comme nous l’avons toujours dit, vouloir une métropole respectueuse de l’identité de chacun sans confier pour autant les clés de l’agglo à des communes ne représentant que quelques pourcents de la population. Ajoutés à des intérêts personnels, cela a fini par une candidature à la présidence contre toute attente et en dépit des tentatives de gérer cela par des primaires entre groupes sans risquer de donner à la droite et au FN le soin d’arbitrer le conflit.
De l’autre côté, le jeu du groupe PCF a été encore plus pervers. Avec 12 élus, soit moins d’un dixième des membres du conseil, ce groupe prétendait obtenir 3 vice-présidents sur 15 soit un cinquième de l’exécutif. Pas acceptable pour la démocratie. Alors le groupe PCF en séance a soutenu la candidature de Jacques Nivon du groupe ADIS en se souvenant que ce dernier avait été au PCF avant de le quitter mais en gardant une étiquette Front de Gauche. La vraie raison de ce soutien était sûrement la promesse de 3 VPs faite par le groupe ADIS au PCF. Manque de chance le premier tour de vote donnait 60 voix à Christophe Ferrari et seulement 35 à Jacques Nivon qui se trouvait forcé de reconnaitre sa défaite et de se désister au 2e tour. Visiblement le groupe PC n’avait pas suivi son chef de file comme un seul homme (ou femme) et avait en partie voté pour Ferrari… Entre les deux tours une longue interruption de séance n’a pas suffit à rassurer le PC, car les 12 bulletins blancs qui sont apparus sont sûrement pour une bonne part des votes PC. Ce groupe aura t-il ses 3 vices-présidents : je suis prêt à parier que non.
Au final, la démocratie n’est sûrement pas sortie vainqueur de cette élection. Même si le projet bâti avant le vote existe (je l’ai lu..) il est dommage que le vote ne se soit pas fait sur un projet et que certains n’aient pas autorisé la publication de l’accord majoritaire avant l’élection…