À plusieurs reprises, Danielle Miterrand avait fait le déplacement de Grenoble pour mener son combat pour l’eau, bien public de l’humanité. J’avais eu l’occasion de la rencontrer très humble dans cette salle de la Maison des Associations de Grenoble venu faire partager ses convictions aux militants qui luttent plus que jamais pour un maintien de l’eau en régie municipale. Pas d’accueil du PS local qui visiblement n’a jamais mis ici la lutte pour les services publics en avant… mais laissons de côté la politique et donnons en ce jour douloureux la parole à France Libertés, association qu’elle a créée, et aussi à Danielle elle-même en guise d’épitaphe :
“Agée de 87 ans, Danielle Mitterrand a porté jusqu’au bout ses idées. Elle fêtait le mois dernier le 25è anniversaire de sa Fondation entourée et écoutée, pour son plus grand bonheur, de nombreux jeunes.
Celle qui se reconnaissait dans les mots de Jean Paul Sartre “Il n’est pas juste de vouloir traiter les souffrances des hommes sans sʼengager dans la lutte contre les causes même de ces souffrances” avait créé France Libertés pour toujours rester à lʼécoute des peuples et de leurs droits et retransmettre leurs attentes.
De la résistance à la libération de Nelson Mandela en passant par le soutien du peuple Kurde ou la défense du peuple tibétain, Danielle Mitterrand a ainsi marqué son époque par sa ferveur et son énergie.
Inlassable militante, l’accès à l’eau pour tous était devenu, ces dernières années, au centre de son action et lʼobjectif de toute une vie.
Malgré son départ, Danielle Mitterrand nous laisse un message d’espoir, qui montre la voie d’un monde plus juste aux générations qui inventeront le monde de demain :”
“Nouveaux résistants à l’ordre néolibéral, bâtisseurs d’un monde où chacun trouve sa part de vie, de liberté et d’action, expérimentateurs de solutions alternatives aux problèmes du temps… Qu’ils se rassemblent, s’unissent, fusionnent partout dans le monde pour mettre un terme à la dictature économique et financière, suppôt des dictateurs politiques. Celles-ci semblent être, enfin, ébranlées par la colère des peuples. C’est heureux mais ce n’est qu’un début. Je souhaite de tout cœur que nos propositions en faveur des biens communs du vivant soient comprises de tous et participent à l’urgente et indispensable métamorphose de la société humaine vers une nouvelle civilisation».